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policier

Gores Joe: Spade et Archer

spade et archer

 

Reçu dans le cadre de l'opération MASSE CRITIQUEmasse critique de Babelio

 

 

 

 

L'histoire: Tout le monde connaît la fin du partenariat entre Sam Spade et Miles Archer : le second se fait descendre au début du Faucon maltais. Mais qu’en est-il de leur passé commun : leur rencontre, leurs enquêtes, et la liaison de Spade avec la femme d’Archer, Iva ? Car Archer n’était pas vraiment un type sympa. On se souvient, dans le Faucon, comment Spade se justifie d’enquêter sur la mort d’Archer : il explique en substance que lorsque votre partenaire se fait tuer, vous êtes obligé de découvrir ce qui s’est passé et rendre « justice », quoi que vous pensiez de lui par ailleurs. Qu’est-ce qui est à l’origine de cette loyauté ?

Nous sommes en 1921. Spade, lassé des enquêtes médiocres qu’il doit mener pour la Continental, monte sa propre agence à San Francisco. Et en cette aube bénie du banditisme moderne (nous sommes au début de la Prohibition, au début de l’essor de la Mafia, en pleine agitation ouvrière réprimée par la force, à l’époque du capitalisme débridé, du retour de légions de soldats qui reviennent d’Europe et ne trouvent pas forcément à s’occuper…), les clients ne tardent pas à affluer. Spade, enfin débarrassé des enquêtes de moralité et des maris disparus, va se frotter à ce « nouveau monde » qui émerge en Amérique, fait de truands, d’escrocs, de meurtres, de crimes ingénieux, de femmes fatales, d’alcool de contrebande, de trahisons, de pognon pourri, de dèche, de coups tordus et de détectives privés : bienvenue dans l’Amérique du XXe siècle et du hard boiled de Dashiell Hammett.
Spade & Archer, c’est évidemment un hommage au maître : en recréant l’univers hammettien, Joe Gores promène Sam Spade à travers les bas-fonds de San Francisco avec un style et un mordant qui réjouiront les amateurs, mais il fait aussi la liaison entre le « Continental Op » de Moisson rouge, personnage très proche d’Hammett lui-même, marqué par son expérience à la Pinkerton, et le Sam Spade du Faucon maltais, devenu une sorte de référence indépassable et archétype « idéal » du détective dur à cuire.
Joe Gores, lui-même également ancien détective privé et auteur du célèbre Hammett, adapté au cinéma par Wim Wenders en 1982 (avec Frederic Forrest et Peter Boyle et récompensé du Japan’s Falcon Award), sait parfaitement de quoi il parle. Il a remporté -entre autres- trois Edgar et est déjà chez Rivages l’auteur de Privé, (Rivages/Noir (nº667) paru en 2007.

« Personne n’a écrit si bien depuis Hammett et Chandler que Joe Gores. »
Ross Thomas
« Un Hammett d’aujourd’hui. »
Otto Penzler

 

Mon avis:    Je ne connais pas Hammet, si ce n'est à travers le film tiré du Faucon Maltais. Difficile donc de dire si ce livre est fidèle au style de l'auteur. Je connais par contre un peu Chandler (pour garder une référence "privé" "dur à cuire") et j'ai été déçu. Spade est bien un détective, qui enquête et résoud ses enigmes, mais le coté "dur à cuire" n'est pas là. Quand à Archer, il semble apparaitre ici et là uniquement pour faire le lien avec le Faucon Maltais.

En fait c'est un peu l'impression que me donne ce livre: une oeuvre de transition qui s'oblige à intégrer des personnages pour faire le lien entre les oeuvres de Hammet.

De ce fait, les trois parties du livre pourraient être trois nouvelles indépendantes jalonnant la carrière de Sapde (la premiere à son installation, les deux autres à quelques années d'intervalle) mais que l'on a lié ensemble par un insaisissable malfaiteur qui ressurgit à chaque fois.

Ici le récit est à la troisième personne et met en scène les personnages qui vont accompagner Spade au cours de se vie de détective privé (Secrétaire, avocat, flics, Archer, la femme d'Archer)runo19

J'ai bien moins aimé qu'un Chandler et si on s'attend à des révélation sur les relations de Spade avec Archer, on en sera déçu, ce dernier n'étant quasiement pas présent dans tous le livre, ce qui parait un comble au vu du titre.

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Lehane Dennis: Un dernier verre avant la guerre

dernier verre

L'histoire:  Amis d'enfance, Patrick Kenzie et Angie Gennaro sont devenus détectives privés à Boston. Ils sont engagés par le politicien Mulkern pour retrouver Jenna Angeline, la femme de ménage noire du sénateur Paulson. À la veille du vote au Sénat d'une importante loi contre le terrorisme de rue, elle s'est enfuie avec des documents confidentiels. Rapidement, le duo de détectives découvre que ce ne sont pas des documents qui ont été volés, mais des photos accablantes pour le sénateur. Leur enquête, qui se déroule dans un climat d'extrême violence, déclenche une guerre entre les gangs de rue – constitués d'adolescents noirs – qui s'entretuent pour s'emparer du marché du crack.

 

Mon avis: Premier volume d'une série mettant en scène un duo d'enquêteurs: Patrick Kenzie et Angela Gennaro. Des "privés" avec pas mal de failles et des sentiments mutuels assez compliqués. Comme toujours chez Lehane, autour de l'histoire elle même il y a une description d'un univers, celui des classes populaires urbaines de Boston.

Enfin, ne vous méprenez pas, la guerre dont il est question dans le titre est la guerre des gangs qui couve, pas un conflit militaire  (l'histoire se déroule dans les années 90).

Outre les descriptions sociales voire sociétales, Lehane conte une véritable enquête de roman "de privé" avec des personnages, des situations et des dialogues dignes des meilleurs classiques.

Un excellent début qui m'a donné envie de suivre les héros vers la suite de leurs aventures.

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YOKOMIZO Seishi: La ritournelle du démon

ritournelle du demon

 

L'histoire: A Onikobe, au mois d'Août, c'est la fête des morts, avec son cortège de rites et de cérémonies.

Un meurtre fait surgir les fantômes du passé, les légendes et les rivalités ancestrales. On reparle alors d'un crime qui n'a jamais été élucidé et l'on a tort de ne pas préter attention aux histoires de Ioko Yura et de l'interrompre quand elle se met à chanter cette comptine que les petites filles de son village fredonnaient en jouant à la balle. Lorsqu'elle retrouvera son jeu d'enfant devant les villageois médusés, il sera trop tard: deux autres crimes réalisés en tous points comme dans le ritournelle auront plongé le village dans l'horreur et la stupéfaction...

Kindaïchi dénouera un à un les fils de cet écheveau compliqué enfoui dans la mémoire du village, les croyances locales, les rancoeurs et les superstitions.

 

Mon avis: Ce roman est une sorte d'Agatha Christie japonais. Kindaichi, c'est un Hercule Poirot Nippon.

Le hasard fait que le célèbre détective Kösuke Kindaichi parte en vacance dans ce village isolé en Juillet 1955. Le village qui a connu une affaire bien mystèrieuse en 1931, affaire restée partiellement résolue. Et à cette période de nouveaux meurtres vont venir semer le trouble dans la communauté. Persuadé que les deux affaires sont liées malgré les 25 années d'écart, Kindaichi va les résoudre.

Le style, l'époque, rappellent bien les romans d'Aghatha Christie. Les mystères du village où se mèlent histoires d'argent, d'adultère, d'honneur, sont eux aussi de parfaits reflets des affaires britanniques que doit résoudre Hercule Poirot.

Quand à l'affaire qui agite Onikobe, elle est savamment élaborée avec une comptine enfantine moins innocente qu'il y parait.

Mon problème aura été le trop grand nombre de personnages et leurs liens familiaux (il y a ceux de 1931, ceux de 1955 et les mariages entre les différentes familles) qui sont difficile à retenir et identifier pour un lecteur (comme moi) peu habitué aux patronymes japonais. Cela m'a rendu la lecture plus difficile et j'ai eu plus de mal à m'imerger dans l'histoire que j'aurais sans doute pu le faire avec un roman français ou anglo-saxon. Cela n'enlève toutefois rien à la qualité de ce livre.

Si vous aimez les enigmes classiques ("dans le style de" Agatha Christie), essayez, cela devrait vous plaire.

Si vous êtes plus thriller ou polar, avec action ou heros tourmentés n'essayez même pas, vous perdriez votre temps et votre argent. 

 

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Johnson Sylvain: Le tueur des rails

tueur des rails

Reçu dans le cadre d'un partenariat via le site Blog-O-Book

 

L'histoire:

L’histoire d’un improbable couple : un jeune homme ayant grandi avec la culpabilité de la disparition de son frère cadet et une jeune femme troublée par la mort de sa mère alors qu’elle n’était qu’une gamine. Ils seront réunis pour accomplir la même mission : la capture du Tueur des rails, un psychopathe qui pourrait fort bien être la source de tous leurs maux.

Le Tueur des rails les obligera à unir leurs forces, parce qu’ils veulent savoir la vérité, parce qu’ils veulent comprendre. Mais qu’y a-t-il à comprendre dans les agissements d’un monstre ? Et tout bien considéré, est-il vraiment un monstre ? Ou est-il plutôt lui-même la victime d’un monde cruel ? Son histoire est liée à une maladie millénaire trouvant son origine dans l’Égypte des pharaons et refaisant surface pendant la Seconde Guerre mondiale par la faute de scientifiques du régime nazi.

 

Mon avis: L'histoire est originale et bien pensée dans sa construction. Si prendre comme héros une victime psychologiquement fragilisée par l'assassinat de sa mère (Lilly) n'est pas une première; le choix de l'autre victime (Thomas) lui plus gravement atteind et devenu un être totalement psychotique (violent, alcoolique et violeur) est à mon avis plus novateur et risqué car le lecteur aura plus de mal à s'y attacher.

Le récit de la génése du teur des rails est elle peut être classique (comme tous les tueurs en série, des traumatismes de l'enfance en sont la cause) mais je pense unique et instructive (sur la maladie "millénaire" assez connue mais dont j'ignorais l'origine).

Le vocabulaire est riche, voire recherché et pourtant...

Pourtant j'ai eu beaucoup de mal à accrocher vraiment, ormis la conclusion très bien faite, inatendue.

Pourquoi?

Par rapport au style je pense: peu de dialogue dans le début entre Lilly et Thomas, uniquement du texte descriptif qui n'aide pas à rentrer dans une histoire (on est plus proche d'une étude de cas clinique ou un reportage, pas d'une histoire romancée). Ensuite un long monologue du tueur relatant sa génèse, et là le style très "litéraire" est de fait un peu artificiel pour un monologue (qui utilise ces tournures de phrases en parlant? même les gens de lettre ne doivent pas autant soigner leur langage en décrivant leur vie) et une description trop analytique, trop "extérieure" au personnage. On ne croit pas qu'un homme s'auto-analyse avec autant de recul (d'autant plus si cet homme est censé être un teur en série psychopathe sans instruction).

Enfin, l'auteur est Québecois je crois (en tout cas le livre est édité au Québec) ce qui l'ammène à utiliser des mots ou des expressions désuètes (mais en "bon" français) de nos jours (d'aucuns diront malheureusement car les mots sont justes) ou inconnues; ce qui surprends le lecteur français et donc casse un peu le rythme du roman

Une impression en demi-teinte donc, mais je crois qu'il s'agit d'un début pour cet auteur et j'espère qu'il ne s'agit là que d'erreurs de débutant (je lui souhaite).

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Kellerman Jonathan : Le Rameau brisé

rameau

l'histoire: Psychothérapeute réputé de Los Angeles, le docteur Alex Delaware a décidé d’abandonner son métier et après avoir vendu quelques appartements qu’il possédait, il se met en retraite à trente-deux ans. Six mois plus tard, son ami l’inspecteur Milo Sturgis sollicite son aide dans l’enquête qu’il mène sur l’assassinat d’un psychiatre et de sa compagne. Ce double meurtre a eu pour unique témoin Melody, une fillette de sept ans qui affirme n’avoir rien vu. Alex tente de la faire parler sous hypnose. Emu par la detresse de cet enfant et de sa mère (abusés par un psy un peu charlatan qui la bourre de cachets) Delaware, réticent au début s'implique dans l'affaire et va finir par enquêter lui même.

Mon avis: Peut etre pas un chef d'oeuvre sur l'histoire, mais très bien raconté et une présentation rapide des personnages (Delaware psy traumatisé: on apprendra pourquoi et par quoi que son ami Sturgis flic homosexuel va persuader de "juste lui donner un coup de main", et qui se laissera -comme le lecteur - attendrir pas cette pauvre fillette témoin) et on a envi et plaisir de les suivre, de découvrir ce qu'ils sont, ce qu'ils ont vécu avant pour en arriver là... Roman écrit à la première personne (c'est Delaware qui parle) dans un "langage" classique (pas de saillies à la Philip Marlowe) qui est crédible dans la bouche d'un psy. Très agréable à lire, je ne connais pas (encore) la suite des aventures de Delaware et Sturgis (il y en a d'autres qui ont suivi) mais je tenterais un autre opus avec plaisir

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