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Graham Patrick : L'evangile selon Satan

Un auteur présent à la Foire du Livre de Brive-la-gaillarde, un titre "accrocheur" suivi de la mention "thriller" m'ont fait m'arreter au stand et parler un moment avec l'auteur. Un bandeau annonçait même "plus fort que le Da Vinci Code". Ce dernier détail m'inquiétait plus qu'il ne m'attirait (encore un livre voulant surfer sur le succés et la polémique Dan Brown..). Je posais donc la question à Graham qui me répondit "pas du tout, j'ai commencé ce livre avant la sortie du Da Vinci Code, c'est plus une accroche de l'éditeur, mon livre est plus proche du Nom de la Rose que du Da Vinci". Je me laissais donc convaincre et parti avec mon livre dédicacé.
evangile
Alors qu'en est il réellement?

L'histoire: 1348, en pleine épidémie de peste noire, un manuscrit maudit, l'évangile selon Satan est recherché par d'étrange forces diaboliques tandis qu'un ordre religieux secret du Vatican essaye de le garder caché. 2006, Marie Parks, profileuse du FBI, mais aussi Médium, enquête dans le Maine sur des crimes rituels commis par un homme portant une tenue de Moine. Parallélement, le père jésuite Carzo, exorciste est chargé par le Vatican de retrouver la trace de l'évangile selon Satan que l'église a perdu 6 siècles plus tôt.

Mon avis: Une chose est sure, ce n'est effectivement pas un Da Vinci Code bis, si ce n'est par le fait qu'il prend comme point de départ une hypothèse "religieuse": au moment de mourir sur la croix, Jesus aurait perdu la Foi et serait devenu Janus son "double" maléfique. Les apotres auraient alors entérré sa dépouille pour cacher cet événement. De là on découvre qu'au commencement Dieu et Satan sont la matière et l'anti-matière de la création comme toute chose a son opposé. Mais que Dieu créa la Terre sans y avoir été autorisé et que Satan entreprit alors de défaire tout ce qu'il y faisait pour garder un équilibre. Jusqu'à ce que Dieu lassé se détourne de la Terre et que Satan reste seul à y régner....
C'est un résumé rapide et volontairement imparfait (si vous voulez lire le livre, je ne veux pas vous le dévoiler ici).
La structure du livre est un entrelacement de points de vu des différentes époques et de plusieurs personnages: principalement Marie Sparks et le père Carzo au départ qui découvrent chacun de leur coté et avec leur vision (religieuse et athée) les événements actuels, tandis que nous lisons aussi des fragments de l'histoire passée en 1348. La fin nous amène au Vatican ou une conspiration des admirateurs de Satan (la fumée noire) veut prendre le pouvoir et détruire l'église en présentant cet évangile pour prouver l'inexistence de Dieu.
Dans les périodes passées (1348 principalement) je rejoint l'auteur lorsqu'il évoque le nom de la Rose comme référence. Il sait admirablement décrire une ambiance moyen-ageuse de monastères, d'inquisition, de Peste et de maléfices. Ce sont pour moi les passages les plus réussis du livre. Dans l'histoire du père Carzo, j'ai retrouvé un peu de "l'exorciste" (le roman) de Friedkin, quand à Parks, elle est un personnage intéressant avec ses visions mais à mon sens pas très exploitée dans ce livre. Un début donc assez inégal mais une fin (la tentative de prise de pouvoir au Vatican) bien construite en suspens.
Alors en conclusion un livre que je ne regrette pas d'avoir acheté. Pas un chef d'oeuvre mais un bon premier roman agréable à lire. Une absence de choix entre thriller (la conspiration, les tueurs en série) et esoterisme (l'exorcisme, les maléfices) qui laisse un gout d'entre deux pour le livre. Et une utilisation des temps (present et imparfait) qui m'ont parfois "heurté" dans ma lecture.


"Evangile selon Satan de l'affreux malheur, des mortes plaies et des grands cataclysmes, Icic commence la fin, Ici s'achève le commencement. Ici sommeille  le secret de la puissance de Dieu. Maudits par le feu soient les yeux qui s'y posent" (avertissement gravé sur la couverture de l'évangile)

"I.N.R.I. c'est un titulus que Ponce Pilate avait fait placer au dessus de la tête du Christ, la lettre J n'existant pas dans cette langue, ce titulus signifie Iesus Nazarenus Rex Iudoeorum soit Celui-ci est Jesus  de Nazareth, le Roi des Juifs"
"pour les disciples du reniement le même titulus devenait Ianus Nazareum Rex Infernorum qu'il convient de traduire par  Celui-ci est Janus, le Roi des Enfers"

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