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Johns Geoff: Doomsday Clock

Johns Geoff: Doomsday Clock

Doomsday Clock est un album de Geoff Johns au scénario et Gary Frank au dessin


Dans le cadre de DC Rebirth, x-ième réécriture de l’univers DC révisant les origines des différents héros de l’éditeur et essayant de simplifier l’histoire (longue) de son monde, l’arc narratif Doomsday Clock se donne pour ambition d’apporter une justification aux changements tout en intégrant des personnages rachetés : les Watchmen (créés par Moore et Gibbons dans les années 80). Tout cela est fait en 12 chapitres, chacun représentant l’avancement d’une minute de la Doomsday clock (l’horloge de l’apocalypse) dont Minuit symbolise la fin ou la renaissance de l’univers.


En cela, le récit va se faire « à la manière de.. » Moore et Gibbons. Pour bien comprendre et apprécier ce récit, il vaut donc mieux être familier avec l’univers DC d’une part et la série Watchmen d’autre part. Si on ne l’est pas, quelques notions sont nécessaires :


En 1987 Moore et Gibbons ont publié un récit en 12 chapitres intitulé « Watchmen ». Il s’agit d’une uchronie (presque une dystopie en fait) dans laquelle un méta humain surpuissant, le Docteur Manhattan, a mis fin à la guerre du Vietnam en 1972. Mais en 1987, la guerre froide s’est durcie et les USA et l’URSS sont proche d’une guerre nucléaire (symbolisée par l’atteinte de minuit sur l’horloge de l’apocalypse). Le récit commence à Minuit moins 12 et une horloge clôturera chaque chapitre en avançant d’une minute vers ce terme fatidique.. L’histoire commençait par l’assassinat du Comédien, un ancien membre des Watchmen et un autre membre, Rorschach va enquêter sur ce crime. Cela permet de découvrir qui étaient les Watchmen et aussi qui a organisé tout ce plan pour aller vers l’apocalypse. A la fin de l’histoire, le coupable est démasqué, c’est un des Watchmen qui est coupable, l’homme « le plus intelligent du monde », Ozymandias.


Au même moment, DC réorganise son univers dans un récit en douze épisodes, intitulé « Crisis on infinite Earth » et en profite pour relancer certains personnages en réécrivant leurs origines – voire en changeant complétement leur histoire – et en simplifiant le passé complexe de leur univers.


Car c’est bien là le problème des éditeurs historiques comme Marvel et DC, après des dizaines d’années d’existence de leurs héros (dont certains datent des années 40 comme Superman et Captain América, puis des années 60 pour les Spiderman et autres), leur histoire variant au grès des choix scénaristiques des différents auteurs, elle est devenue trop complexe, voire parfois un peu incohérente sur la durée. De plus, un nouveau lecteur doit pouvoir comprendre facilement les histoires sans apprendre les rebondissements des 30, 40 ou 50 dernières années. Ensuite les histoires ont été marquées par leurs époques ( Peter Parker a été piqué par une araignée radioactive dans les années 60, par un insecte modifié génétiquement dans les années 2000. Jay Garrick a acquis la super vitesse de Flash grâce à de l’eau lourde à l’origine, puis Barry  Allen a été frappé par la foudre sur des produits chimiques…) et le style d’histoire a évolué, plus violentes dans les années 90, plus complexes ensuite (voire trop complexes parfois) tuant un peu le sense of wonder, l’espoir et les rêves caractérisant les histoires super héroïques des débuts.


Chez DC, les réécritures ont continué périodiquement après Crisis of infinite Earth jusqu’à la dernière Flashpoint où Flash réécrit l’histoire en modifiant le passé.. Flashpoint a été écrite par Geoff Johns et ménera à l’univers DC rebirth d’aujourd’hui.

Dans certaines histoires de l’univers Rebirth, des indices ont été semés, comme le badge en forme de smiley taché de sang qui apparait dans la première case de Watchmen comme trace du meurtre de son propriétaire Le comédien. De même on aperçoit l’omniscient Docteur Manhattan…etc.


Dans ce Doomsday Clock, Geoff et FranK nous offre un album qui ressemble graphiquement aux Watchmen de Moore et Gibbons : Planches en gaufrier, horloge avançant à chaque épisode vers l’heure fatidique marquée par le symbole de Superman, fin de chapitre présentant des fac similés de journaux, lettre ou dossiers qui vont trouver un retentissement dans la suite de l’histoire…
Ils vont également intégrer les personnages des Watchmen dans l’univers DC (DC ayant acheté les droits de ces personnages) et Johns va également en profiter pour donner sa version de la réécriture des univers autour du personnage emblématique de DC : Superman.


Au cours des douze épisodes, nous allons voir de façons plus ou moins importantes :
-    Certains personnages de l’univers Watchmen : Le docteur Manhattan qui soliloque sur le temps, les mondes parallèles, les possibilités du multivers ; Rorschach – version folle et violente de La question de DC-dont les extraits du journal commentent une partie de l’histoire comme il le faisait dans Watchmen et Ozymandias, sorte de Lex Luthor de l’univers watchmen


-    Certains personnages emblématiques de DC comme superman, batman, Wonder Woman…, mais aussi des moins connus du grand public comme Firestorm – héros nucléaire capable de réorganiser la matière au niveau atomique- et de vilains plus ou moins connus comme Black Adam – la némésis de Captain Marvel/Shazam- Le jocker et autres


-    Certains groupes de héros comme la JSA (Justice Society of América) – qui regroupe les anciennes versions de héros comme Green Lantern et Flash en version années 40-50- qui avait disparu de l’univers Rebirth

et son successeur la JLA (Justice League of America – dans laquelle on trouve les versions suivantes de Flash et Green Lantern – 


Une réussite donc de cet arc narratif, à la fois pour avoir trouvé une explication aux opérations éditoriales périodiques des relaunch/rebirth et pour avoir su nous raconter une histoire complexe de multivers en termes assez simples (contrairement à d’autres arcs actuels trop complexes et torturés) ; le tout parsemé de références visuelles à deux univers : DC et Watchmen.
 

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